Santé
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SWAPS nº 4

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L'ecstasy : mythe et réalité

Love Parade : Techno über alles

par Denis Galin

Dans sa première livraison, Swaps consacrait un article à l'activité du groupe d'auto-support Techno-plus. Celui-ci y décrivait ses interventions lors des raves et donnait quelques éléments sur les problèmes rencontrés lors de la consommation d'ecstasy. La VIIIe Conférence sur la réduction des risques liés à la drogue et la 28e rencontre du Crips nous offrent l'opportunité de revenir plus longuement sur le sujet, et notamment sur le thème controversé de la dangerosité de l'ecstasy pour la santé.

De 150 la première année (1989), le nombre de participants à la Love Parade de Berlin est passé à plus d'un million cet été 1997. Si les medias ont focalisé leur attention sur le défilé, c'est l'ambiance qui prévalait dans une ville toute entière vouée au culte de la déesse techno qui mérite d'être rapportée.

En marge du défilé, dans les bois avoisinants qui servaient également de parcours de dérivation pour les personnes voulant s'extraire de la cohue de l'artère principale, étaient regroupées différentes associations de prévention telles que Eve & rave (Allemagne) et Techno-plus (France). Celles-ci avaient pour fonction la mise en place de chill-out (lieux de repos, d'information). Beaucoup de personnes, installées dans l'herbe à cet endroit, jouissant du plaisir d'être ensemble (gemeinwesen), ne faisaient que de courts passages au milieu du défilé à quelques dizaines de mètres de là (de toute façon la musique était parfaitement audible).

Le soir, 121 fêtes techno faisaient danser Berlin et ses environs.

Dans l'une d'elles, une des plus importantes, la scène était dressée en plein air et plusieurs milliers de personnes dansaient au milieu d'une pelouse entourée de stands et de chill-out, lesquels permettaient de se restaurer, de boire, de discuter, de se reposer. D'autres scènes étaient, elles, installées en intérieur. Chacun pouvait ainsi choisir l'ambiance et la musique qui lui plaisaient.

A 11h du matin, le lendemain, l'Eglise se voulant de la partie, une messe eut lieu dans une chapelle au son de la techno ! Toutefois, on ignore si le curé avait pris de l'ecstasy.

Durant pratiquement toute la semaine qui a suivi, des fêtes furent ainsi organisées, free parties (gratuites) ou non, en intérieur ou en extérieur. Pour les ravers venus en Allemagne pour la Love Parade, le défilé ne fut donc qu'un hors-d'œuvre au sein d'une semaine de délire.

Concernant la consommation de drogues, l'ecstasy tenait incontestablement la vedette, mais il était possible de trouver très facilement différents produits dont principalement des acides. Manifestement les problèmes dus à cette consommation étaient beaucoup plus liés aux acides qu'à l'ecstasy.

Au terme de cette folle semaine, les réactions ont bien sûr été diverses, mais toutes ont été unanimes pour constater l'abscence de dérives liées à la violence, ce qui, compte tenu du nombre des participants, est à souligner.