Santé Réduction des Risques Usages de Drogues |
Le phénomène de l'adultération1 des produits psychoactifs est à la fois de notoriété publique et très mal connu. Il occasionne pourtant de nombreux risques potentiels, d'autant plus que la corrélation entre les perceptions des consommateurs et les résultats des analyses est souvent faible. Swaps fait ici le point en tentant de démêler vérités parfois surprenantes et fantasmes.
Les consommateurs de drogues savent tous que de nombreux produits disponibles sur le marché clandestin sont généralement dilués ou coupés avec diverses substances. Moins systématique pour le cannabis, la chose est quasi permanente pour la plupart des drogues en poudre.
Une partie des éléments évoqués dans ce document provient dinvestigations faites dans le cadre de Sintes2 et de Trend3 que lauteur a menées durant plusieurs années. Nous recommandons fortement aux lecteurs qui souhaitent des informations plus exhaustives de se reporter aux liens mentionnés en fin darticle.Techniques de recherche
De nombreuses études et analyses à travers le monde permettent didentifier toutes sortes de "produits de coupage", mais il faut garder à lesprit que les laboratoires les plus pointus ne peuvent identifier que les molécules connues et référencées dans leurs bases de données. Celles-ci seront dailleurs toujours incomplètes, de nouvelles substances ne cessant dapparaître. Les services répressifs sefforcent danalyser tous les composants pour des raisons de traçabilité des filières, mais ces techniques sont très onéreuses. Quant aux recherches sur les produits recueillis auprès dusagers par lOFDT, elles se limitent à la teneur en produits psychoactifs.
La chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, technique très fiable généralement employée, permet didentifier un large spectre de produits psychoactifs. Dautres méthodes, comme la chromatographie en couches minces (CCM) sont indicatives ou présomptives, comme le "testing" au réactif de Marquis4. La détection de matières inertes - talc, plâtre... - est paradoxalement très onéreuse5 car complexe donc pratiquée seulement en cas denjeux sanitaires avérés.
En dehors des adultérations, il existe aussi de nombreux cas de "pure arnaque" où lacheteur se retrouve avec une poudre ou des comprimés quelconques ne contenant aucun principe actif, quil sagisse dhéroïne, de cocaïne ou dectasy...Cannabis et haschich
Le "shit" de Tchernobyl
Le "shit" (résine de cannabis ou haschisch) suscite de nombreux fantasmes quant à son adultération. Dans les pays de production, comme le Maroc, on trouve diverses qualités allant du pollen à la résine. Les basses qualités peuvent contenir plus ou moins de débris végétaux de la plante, très peu psychoactifs - probablement le "coupage" le plus fréquent. Quelques producteurs ou grossistes le mélangeraient avec henné, gazon, cellulose ou autres végétaux réduits en poudre, oléagineux, suifs, graisses minérales comme la paraffine... Le fameux "Tchernobyl" (variété de haschisch "pakistanais noir") inonda le marché dans les années 1990. Acre, cassant, dégageant des odeurs suspectes, il nen fut pas moins vendu et fumé. Il entraînait maux de tête, nausées et quintes de toux...
Des rumeurs évoquent aussi lajout dhuile de vidange et/ou de médicaments, mais nous navons pas trouvé déléments significatifs. En 2005, lOFDT a fait analyser plusieurs centaines déchantillons de cannabis recueillis auprès de consommateurs dans le cadre de Sintes et na trouvé aucun autre produit psychoactif (ce qui ne veut pas dire que cela narrive jamais).Les rumeurs ont la vie dure
Des mythes urbains ont parfois véhiculé des rumeurs concernant un haschich aux effets inhabituels coupé aux opiacés, à la cocaïne, voire au LSD, "pour mieux accrocher les consommateurs". Si ces drogues furent parfois détectées, il sagissait généralement de traces infimes provenant de contacts fortuits avec des mains ou des emballages. Une adultération volontaire serait une aberration économique et pharmacologiquement inopérante, vu les quantités et préparations nécessaires pour procurer un effet lorsquelles sont fumées, sans parler du prix de ces drogues.
Le "haschisch à lopium" a toutefois réellement existé. Il sagissait du fameux "Black Bombay", constitué dune résine pressée avec du "dross", un résidu cendreux dopium fumé provenant des fumeries de Bombay dont les dernières ont fermé dans les années 1980. Mais le dross est aujourdhui une denrée quasi introuvable et le "Black Bombay" a disparu avec les fumeries.
Les "effets inhabituels" attribués parfois au haschich proviennent généralement dune forte teneur en THC6. Si cela peut déstabiliser les consommateurs les plus fragiles, la plupart adaptent leur consommation en fonction de la force du produit. Il arrive toutefois quun hachisch (cest vrai aussi pour dautres drogues) puisse être contaminé par des produits utilisés lors du conditionnement (pour masquer lodeur) dont personne ne connaît les effets psychoactifs et/ou délétères lorsquils sont consommés.Le buzz autour de "lherbe aux microbilles de verre"
En 2006 apparaissent des variétés de marijuana contenant de minuscules "morceaux de verre coupants" (en réalité des microparticules). Ce genre dopération peut alourdir lherbe jusquà 30% et lui donner un aspect irisé qui la fait ressembler aux variétés très résineuses. Des antiprohibitionnistes radicaux créent un buzz en évoquant décès et accidents graves (coupures et lésions de loesophage et des poumons) chez certains fumeurs, la faute en incombant à la législation qui confine le produit dans la clandestinité. En réalité, il ny eut aucun mort et lorigine des problèmes pulmonaires en question reste sujet à controverse.
La marijuana constituée des sommités fleuries est préférée par nombre dusagers car réputée difficile à altérer, mais sans doute pourrait-on y retrouver parfois des traces dinsecticides.Lecstasy et les amphétamines
"On sait pas ce quil y a dedans !"
Lecstasy (ou MDMA) est sans doute la drogue au sujet de laquelle se colportent le plus de rumeurs. Comme les médicaments en comprimés, les pilules decstasy sont mélangées avec des excipients, généralement neutres, qui en assurent la contexture. Des milliers de comprimés ont été analysés en France depuis plus de dix ans. Les nombreuses analyses faites dans le cadre de SINTES ont quelquefois permis didentifier des produits inquiétants comme latropine, mais pas de toxiques majeurs quon pourrait qualifier de poisons. La présence damphétamine, parfois détectée mais rarement en quantités significatives, est toutefois à considérer car le mélange pourrait accroître la neurotoxicité du MDMA. Mais la plupart des effets de "speed" ou "mauvaise descente" dont se plaignent les usagers sont à attribuer à labus ou aux prises répétées. Les principaux risques concernent une consommation excessive et des teneurs très aléatoires en MDMA allant de quelques milligrammes à 150 mg, la moyenne se situant autour de 40 mg7.
De nombreux médicaments sont parfois vendus pour de lecstasy. Les plus fréquents sont des antipaludéens, corticoïdes, hypotenseurs, bétabloquants, antiparkinsoniens, mais aussi des antidépresseurs et sédatifs divers qui peuvent entraîner effets psychoactifs, malaises, interactions avec troubles divers (liste disponible sur le site de lOFDT). Lors des teknivals, on trouve de nombreuses boites vides de Nivaquine®, Celestamine®, Effexor®, Lepticur®, Defanyl®, Celectol®, Loftyl®... qui toutes ont la particularité davoir des logos pouvant laisser penser quil peut sagir decstasy. Le "testing" des ecstasy au réactif de Marquis, parfois pratiqué, nest pas un indicateur fiable mais il peut donner des informations présomptives sur la présence éventuelle de MDMA et/ou analogues. Il faut savoir que les procédés de fabrication clandestins sont souvent tellement sommaires et bâclés quil en résulte de nombreux intermédiaires de synthèse dont nul ne connaît les effets à long terme. Le danger de lapparition dun produit "loupé" avec un potentiel plus toxique ne peut être totalement exclu.
La MDMA en poudre ou cristaux est réputée plus "pure". Cependant, si elle passe par de nombreux intermédiaires, elle se retrouve de plus en plus coupée avec du paracétamol et/ou de la caféine.Speed et amphétamines
Plus de la moitié du total des saisies damphétamines en 2007 contenaient moins de 10% de la drogue, et on en trouve souvent encore moins dans les échantillons dusagers (5% env.). La caféine est le produit rajouté le plus souvent (env. 60% des cas), mais on trouve aussi du paracétamol. Le "speed gras" contient généralement de la stéarine dont on fait les bougies. Il est parfois simplement constitué de mastic pour fenêtre roulé dans de la chloroquine (pour lamertume) avec parfois un soupçon de vrai speed afin de leurrer le test de Marquis.
En dépit des alertes de quelques cassandres, les amphétamines apparentées à la méthamphétamine (ice, crystalmeth, yaba...) nont jamais émergé de façon significative dans lhexagone... mais certains ont payé très cher du sel dalun, voire du gros sel, vendu pour du "crystal".Cocaïne
"Végétale ou Synthétique ?"
La "qualité" de la cocaïne semble en baisse constante depuis quelques années selon les dires des consommateurs ainsi que les analyses des saisies. En 2006, les échantillons collectés dans le cadre de Sintes auprès dusagers en région parisienne révélaient une pureté de 20% à 30%. Les chiffres STUPS de lOffice central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) en 2007 indiquent une teneur moyenne de 10% à 30% dans les saisies de moins de 1 kg8. Les "képas" de 1 gramme vendus dans la rue en contiennent souvent moins de 10%. Le reste est de plus en plus composé de phénacétine9 (50% des cas environ), diltiazem, caféine, hydroxyzine, levamisole (en augmentation importante), lidocaïne, procaïne, paracétamol... et sucres divers.
Régulièrement des alertes sanitaires informent de la circulation de produits dangereux tels que la cocaïne coupée à latropine qui entraîna, entre 2004 et 2006, de nombreux troubles sérieux et des dizaines dhospitalisations en urgence. Des usagers affirment quil y aurait de plus en plus de cocaïne synthétique sur le marché. Cela est un non sens, car la synthèse de la cocaïne, théoriquement possible, nécessite des moyens qui rendraient son prix considérable. La "synthé" est souvent un composé de phénacétine, lidocaïne, et autres substances à la texture un peu cristalline, éventuellement aromatisées à la cocaïne.Jusquà 50000 euros de bénéfice par kg
La perception de la qualité de la cocaïne est très subjective et fortement modulée par des consommations répétées, lassociation avec lalcool10 ou dautres substances psychoactives, ainsi que par les contextes dusage.
Si certains adultérants sont ajoutés dans les pays de production, la phénacétine est souvent dorigine hispanique, ce quattestent les nombreuses saisies du produit dans ce pays et dans le sud de la France. On la trouve facilement sur internet pour moins de 100 euros le kg. Le choix entre ces produits de coupage semble essentiellement dicté par leur disponibilité dans les pays de production, transit et stockage, et non pour contrebalancer des effets secondaires spécifiques de la cocaïne comme on la parfois laissé entendre. En 2009, le kilo de cocaïne pure à 60%-70% vaut environ 32000 euros aux Pays-Bas. Les mêmes fournisseurs proposent la lidocaïne à 1200 euros le kg. Un kg de cocaïne rallongé avec 1,5 kg de lidocaïne (proportion fréquente)=2,5 kg dune cocaïne à 20%-30% vendue 35-40 euros le gramme (bénéfice direct : 50000 euros) aux intermédiaires et détaillants qui la recoupent encore, en général, et la revendent à 50-60 euros le gramme. Le teneur finale se situe entre 5% et 20% en moyenne.Crack et "free-base" ne sont pas des indicateurs fiables
Nombre dusagers pensent que la procédure de "free-basing" à laide de bicarbonate ou dammoniaque serait un indicateur fiable pour vérifier la qualité de la cocaïne. Ainsi, des revendeurs qualifient parfois leur produit de "0,8" ou "0,9", chiffres censés correspondre au degré de pureté (80% ou 90%) attesté par le "free-basage" qui éliminerait tous les ingrédients autres que la cocaïne. Le procédé élimine en effet les sucres et certains adjuvants, mais pas du tout lidocaïne, procaïne et analogues, ni caféine, qui se retrouvent dans le résultat final.
Vendu à la sauvette, le petit caillou de crack se prête facilement à toutes les impostures De nombreux usagers et revendeurs témoignent de "galettes" coupées au savon, à la cire à bougie ou à des médicaments au goût amer. Quelquefois, il ny pas du tout de cocaïne.Héroïne, Rabla
En France, lhéroïne base de couleur marron ("Brown, Rabla...") est plus disponible et sensiblement moins chère que la "blanche" (chlorhydrate dhéroïne) quon trouve néanmoins dans quelques quartiers franciliens. Parfois réputée de "meilleure qualité", la "blanche" est aussi plus facile à couper avec nimporte quelle poudre blanche. Mais quelle que soit la variété, ni la couleur ni laspect ne peuvent laisser présager raisonnablement de la qualité. Les deux tiers environ de lhéroïne marron ou "héroïne base" saisie en 2007 contenaient moins de 10% dhéroïne. Le reste est principalement de la caféine (proportion moyenne : 27%) et du paracétamol. Lhéroïne marron étant à lorigine généralement destinée à être fumée, la caféine est son adjuvant obligé, car elle renforce très sensiblement les effets de la drogue en favorisant son passage à travers les poumons. Dans 90% des cas, on trouve aussi des quantités importantes de paracétamol (mélangé dans une proportion de 47% en moyenne), de la griséofulvine, des sucres divers et quelquefois des barbituriques. Aux Pays-Bas, les gros dealers (au kg) proposent un mélange de paracétamol et de caféine appelé "héroïne morte"11, destiné à recouper une drogue contenant de 10% à 30% dhéroïne base12. Pour un semi-grossiste, le prix de revient, après coupage, peut se situer entre 1 à 5 euros le gramme. On imagine facilement les bénéfices réalisés à chaque étape par les différents intermédiaires pour arriver à un produit revendu 40 à 50 euros la bombonne (env 0,8 g) contenant souvent moins de 5% dhéroïne.
Récemment, plusieurs overdoses liées à une héroïne contenant de laprozalam (Xanax®), un anxiolytique, ont défrayé la chronique. Ce type de médicament peut potentialiser les effets de lhéroïne, mais dans les cas concernés il sagissait dune héroïne (blanche) pure à 30%-40%, chose plutôt inhabituelle dans le cadre de la vente au détail. Laprozalam nétait pas vraiment en cause.Larnaque, une fatalité ?
Cet article laisse entrevoir combien le sujet est vaste et complexe. Sous-tendu par dénormes enjeux financiers impliquant dinnombrables protagonistes, les enjeux dépassent largement le seul cadre sanitaire. Chaque étape de "la coupe" génère un bénéfice appréciable. Le consommateur final paye généralement très cher le mélange de sucre et de médicaments divers aromatisé à lhéroïne ou à la cocaïne censé lui procurer quelques sensations dont lintensité est souvent hypothétique. Et très étonnamment, il semble se résigner, trouvant cela "normal". Nest-ce pas-là une des propriétés les plus incroyables de ces produits appelés "drogues" ?
Au-delà de leurs effets psychoactifs, les drogues, marchandises illégales et "mythiques", ont lextraordinaire capacité de faire accepter la soumission docile à larnaque perpétuelle comme une fatalité. Et ceci pour le plus grand profit des mafias.
Un peu dhistoire
De nombreux documents historiques témoignent de pratiques frauduleuses concernant les drogues. Dans la Rome antique, lhistorien Pline et déminents médecins tels Galien et Andromachus déploraient déjà ladultération de lopium. Les fameuses thériaques pouvant comporter, en plus de lopium, une centaine dingrédients, les médecins se préoccupaient de la qualité et des falsifications fréquentes. A certaines époques, les apothicaires durent préparer la thériaque publiquement, en présence de superviseurs assermentés afin déviter la fraude.
Les bulletins et traités de pharmacie du XIXe siècle sont remplis danecdotes et de mises en garde au sujet de la fraude à lopium. Mais les progrès de la chimie permettent de doser la teneur en alcaloïdes et denfin garantir une qualité constante. Dans lIndochine coloniale française, où la Régie générale de lopium a diversifié ses fournisseurs, la fraude est un problème endémique. Le problème se pose de façon encore plus subtile après la découverte et la production industrielle de morphine. Dès les années 1840, les grossistes allemands exportent de la morphine largement rallongée au sucre, à la mannite ou à la salicine, que certains pharmaciens et droguistes diluent encore. De la "belle époque" jusquaux "années folles", articles et documents évoquent "la coco" généreusement coupée aux produits les plus divers (bicarbonate, amidon, acide borique, antipyrine, bismuth, talc, saccharine...). Le phénomène semble aussi vieux que lexistence des drogues et dautant plus important que celles-ci sont chères, rares, clandestines et recherchées.De lusager revendeur aux usagers
Au fur et à mesure des prises, la cocaïne entraîne rapidement des tolérances importantes. Au cours dune soirée, la quantité consommée doit rapidement être augmentée pour obtenir les mêmes effets psychoactifs... qui durent de moins en moins longtemps. Il devient alors de plus en plus difficile dévaluer la qualité de la drogue. Certains ne se privent pas den profiter. Et un même vendeur peut vendre au cours dune soirée une drogue dont la qualité sera de plus en plus altérée au fil des heures (surtout si lui-même consomme beaucoup). Les consommateurs attribuent facilement la diminution des effets à leur tolérance et aux mélanges lalcool, cannabis et autres produits.
Indications sommaires et glossaire des produits cités
De nombreux médicaments employés comme produit de coupe sont potentialisés par lalcool et peuvent avoir une interaction avec divers traitements mais aussi avec dautres drogues et produits.
Bicarbonate de soude : poudre cristalline à base de craie, sel ou natron. Employé pour de multiples usages : nettoyant ménager, dentifrice, désodorisant... On connaît peu ses effets à long terme lorsquelle est injectée.
Caféine : principe actif stimulant du café. A hautes doses peut causer des malaises, tachycardies, angoisses. On la trouve parfois combinée à certains médicaments pour la douleur, problèmes respiratoires...
Celestamine : antihistaminique utilisé pour traiter les allergies. Risque de somnolence (fortement majoré par lalcool). Suivant le dosage, les comprimés sont bleu clair, rose ou jaune.
Cellulose : substance généralement issue de bois 100 % naturel. Ses propriétés par voie intraveineuse sont inconnues.
Choloroquine (Nivaquine®) : utilisée dans le traitement du paludisme. Toxique pour le coeur au-delà de deux grammes. Peut entraîner vomissements, troubles nerveux... La dose mortelle nest que de 5 grammes. Poudre blanche extrêmement amère, elle contribue à couper héroïne et cocaïne.
Diltiazem : utilisé pour certaines affections du coeur (angine de poitrine) et troubles de la tension.
Griseofulvine : antibiotique et antifongique utilisé pour traiter certaines infections. Peut entraîner des maux de tête.
Hydroxyzine : antihistaminique et dépresseur important du système nerveux central. Prescrit comme anxiolytique (Atarax®) et dans le traitement de certaines allergies. Cas de nécroses et de troubles divers lorsque le produit est injecté à hautes doses.
Inositol : autre nom de la vitamine B7.
Lanoline : graisse, extraite du suif de mouton, employée pour traiter les cuirs. Fumée, elle pourrait présenter des risques de cancer.
Levamisole : antiparasitaire intestinal. Il pourrait causer des troubles allergiques et neurologiques à hautes doses.
Lidocaïne : anesthésiant de surface utilisé par les dentistes (Xylocaïne®), on la retrouve dans nombre de pastilles pour la gorge, crèmes anesthésiantes... Injectée ou sniffée, peut entraîner des troubles cardiaques. "Gèle" fortement les gencives lorsquon la goûte.
Mannitol : sucre dorigine naturelle utilisé dans certains traitements rénaux et dans la fabrication de bonbons et médicaments à sucer. "Rafraîchissant" au goût, il renforce la sensation de "froid" sur les muqueuses lorsquil est ajouté à la cocaïne.
Paracétamol : couramment utilisé en traitement de la douleur, de fièvre... Doliprane®, Dafalgan® et des dizaines de spécialités contiennent du paracétamol. Au-delà de 3 grammes, il devient toxique pour le foie (attention en cas dhépatite) et les reins.
Phénacétine : produit vaguement apparenté au paracétamol. Nest guère plus utilisé dans un cadre médical à cause des risques daffections rénales.
Procaïne : anesthésique local de moins en moins utilisé car remplacé par la lidocaïne. Toxique à hautes doses.
Sel dalun : matériau dorigine minérale ressemblant à du cristal de roche et utilisé comme régulateur de la transpiration, hémostatique et pour fabriquer certaines peintures.
Stéarine : poudre grasse fabriquée à partir du suif animal qui sert surtout à la fabrication de bougies.
Liens recommandés
Publication de la DEA sur les saisies les plus "stupéfiantes", procédés inhabituels, coupages surprenants...
Une mine dinformations intéressantes : www.justice.gov/dea/programs/forensicsci/microgram/
Chiffres clefs : www.ofdt.fr/ofdtdev/live/publi/dce/dce09.html
Notes dinformation Sintes : www.ofdt.fr/ofdtdev/live/donneesnat/notes.html
1 Par "adultération" nous entendons "coupage" volontaire
2 Système didentification national des toxiques et substances
3 Tendances récentes et nouvelles drogues
4 Réactif de Marquis : mélange de formol et dacide sulfurique dont la fabrication est délicate. Disponible sur Internet sous le nom dEztest
5 Une recherche exhaustive avec dosages coûte au minimum 500 euros, contre 70 euros environ pour une recherche classique
6 THC : Tetrahydrocannbinol, le principe psychoactif du cannabis. La teneur moyenne dans la résine de cannabis tourne autour de 10%, mais certains virtuoses de lautoproduction obtiennent des résines avec des taux nettement plus élevés
7 Une dose de 1 mg/kg, soit 70 mg en moyenne, provoque généralement des effets que les consommateurs peuvent qualifier de "satisfaisants"
8 Ces données sont à relativiser car elles comptabilisent également les saisies opérées aux Antilles et en Guyane, où la cocaïne est sensiblement moins chère et de "meilleure qualité"
9 Voir lalerte sanitaire de lOFDT : www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_071129_phen.pdf
10 La consommation associée de cocaïne permet de mieux "tenir" lalcool mais entraîne la production de cocaéthylène, un métabolite qui renforce les effets stimulants et euphorisants de la drogue, mais également la toxicité hépatique
11 Il sagit dune poudre beige qui a vaguement laspect et le goût amer de lhéroïne vendue environ 800 euros le kg. Certains affirment quil sagit dhéroïne venant du Pakistan mais "loupée" par les fabricants. En réalité elle ne contient pas du tout dhéroïne
12 Lhéroïne base est en général coupée par les fabricants sur les lieux de production (Afghanistan, Pakistan) et contient rarement plus de 30% de drogue en arrivant, en gros, en Occident