Santé
Réduction des Risques
Usages de Drogues


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SWAPS nº 59

vers sommaire

 

Enquête

Produits de coupage des drogues : sortir des idées reçues

par Jimmy Kempfer

 

Le phénomène de l'adultération1 des produits psychoactifs est à la fois de notoriété publique et très mal connu. Il occasionne pourtant de nombreux risques potentiels, d'autant plus que la corrélation entre les perceptions des consommateurs et les résultats des analyses est souvent faible. Swaps fait ici le point en tentant de démêler vérités parfois surprenantes et fantasmes.

 

Les consommateurs de drogues savent tous que de nombreux produits disponibles sur le marché clandestin sont généralement dilués ou coupés avec diverses substances. Moins systématique pour le cannabis, la chose est quasi permanente pour la plupart des drogues en poudre.
Une partie des éléments évoqués dans ce document provient d’investigations faites dans le cadre de Sintes2 et de Trend3 que l’auteur a menées durant plusieurs années. Nous recommandons fortement aux lecteurs qui souhaitent des informations plus exhaustives de se reporter aux liens mentionnés en fin d’article.

Techniques de recherche
De nombreuses études et analyses à travers le monde permettent d’identifier toutes sortes de "produits de coupage", mais il faut garder à l’esprit que les laboratoires les plus pointus ne peuvent identifier que les molécules connues et référencées dans leurs bases de données. Celles-ci seront d’ailleurs toujours incomplètes, de nouvelles substances ne cessant d’apparaître. Les services répressifs s’efforcent d’analyser tous les composants pour des raisons de traçabilité des filières, mais ces techniques sont très onéreuses. Quant aux recherches sur les produits recueillis auprès d’usagers par l’OFDT, elles se limitent à la teneur en produits psychoactifs.
La chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, technique très fiable généralement employée, permet d’identifier un large spectre de produits psychoactifs. D’autres méthodes, comme la chromatographie en couches minces (CCM) sont indicatives ou présomptives, comme le "testing" au réactif de Marquis4. La détection de matières inertes - talc, plâtre... - est paradoxalement très onéreuse5 car complexe donc pratiquée seulement en cas d’enjeux sanitaires avérés.
En dehors des adultérations, il existe aussi de nombreux cas de "pure arnaque" où l’acheteur se retrouve avec une poudre ou des comprimés quelconques ne contenant aucun principe actif, qu’il s’agisse d’héroïne, de cocaïne ou d’ectasy...

Cannabis et haschich
Le "shit" de
Tchernobyl
Le "shit" (résine de cannabis ou haschisch) suscite de nombreux fantasmes quant à son adultération. Dans les pays de production, comme le Maroc, on trouve diverses qualités allant du pollen à la résine. Les basses qualités peuvent contenir plus ou moins de débris végétaux de la plante, très peu psychoactifs - probablement le "coupage" le plus fréquent. Quelques producteurs ou grossistes le mélangeraient avec henné, gazon, cellulose ou autres végétaux réduits en poudre, oléagineux, suifs, graisses minérales comme la paraffine... Le fameux "Tchernobyl" (variété de haschisch "pakistanais noir") inonda le marché dans les années 1990. Acre, cassant, dégageant des odeurs suspectes, il n’en fut pas moins vendu et fumé. Il entraînait maux de tête, nausées et quintes de toux...
Des rumeurs évoquent aussi l’ajout d’huile de vidange et/ou de médicaments, mais nous n’avons pas trouvé d’éléments significatifs. En 2005, l’OFDT a fait analyser plusieurs centaines d’échantillons de cannabis recueillis auprès de consommateurs dans le cadre de Sintes et n’a trouvé aucun autre produit psychoactif (ce qui ne veut pas dire que cela n’arrive jamais).

Les rumeurs ont la vie dure
Des mythes urbains ont parfois véhiculé des rumeurs concernant un haschich aux effets inhabituels coupé aux opiacés, à la cocaïne, voire au LSD, "pour mieux accrocher les consommateurs". Si ces drogues furent parfois détectées, il s’agissait généralement de traces infimes provenant de contacts fortuits avec des mains ou des emballages. Une adultération volontaire serait une aberration économique et pharmacologiquement inopérante, vu les quantités et préparations nécessaires pour procurer un effet lorsqu’elles sont fumées, sans parler du prix de ces drogues.
Le "haschisch à l’opium" a toutefois réellement existé. Il s’agissait du fameux "Black Bombay", constitué d’une résine pressée avec du "dross", un résidu cendreux d’opium fumé provenant des fumeries de Bombay dont les dernières ont fermé dans les années 1980. Mais le dross est aujourd’hui une denrée quasi introuvable et le "Black Bombay" a disparu avec les fumeries.
Les "effets inhabituels" attribués parfois au haschich proviennent généralement d’une forte teneur en THC6. Si cela peut déstabiliser les consommateurs les plus fragiles, la plupart adaptent leur consommation en fonction de la force du produit. Il arrive toutefois qu’un hachisch (c’est vrai aussi pour d’autres drogues) puisse être contaminé par des produits utilisés lors du conditionnement (pour masquer l’odeur) dont personne ne connaît les effets psychoactifs et/ou délétères lorsqu’ils sont consommés.

Le buzz autour de "l’herbe aux microbilles de verre"
En 2006 apparaissent des variétés de marijuana contenant de minuscules "morceaux de verre coupants" (en réalité des microparticules). Ce genre d’opération peut alourdir l’herbe jusqu’à 30% et lui donner un aspect irisé qui la fait ressembler aux variétés très résineuses. Des antiprohibitionnistes radicaux créent un buzz en évoquant décès et accidents graves (coupures et lésions de l’oesophage et des poumons) chez certains fumeurs, la faute en incombant à la législation qui confine le produit dans la clandestinité. En réalité, il n’y eut aucun mort et l’origine des problèmes pulmonaires en question reste sujet à controverse.
La marijuana constituée des sommités fleuries est préférée par nombre d’usagers car réputée difficile à altérer, mais sans doute pourrait-on y retrouver parfois des traces d’insecticides.

L’ecstasy et les amphétamines
"
On sait pas ce qu’il y a dedans !"
L’ecstasy (ou MDMA) est sans doute la drogue au sujet de laquelle se colportent le plus de rumeurs. Comme les médicaments en comprimés, les pilules d’ecstasy sont mélangées avec des excipients, généralement neutres, qui en assurent la contexture. Des milliers de comprimés ont été analysés en France depuis plus de dix ans. Les nombreuses analyses faites dans le cadre de SINTES ont quelquefois permis d’identifier des produits inquiétants comme l’atropine, mais pas de toxiques majeurs qu’on pourrait qualifier de poisons. La présence d’amphétamine, parfois détectée mais rarement en quantités significatives, est toutefois à considérer car le mélange pourrait accroître la neurotoxicité du MDMA. Mais la plupart des effets de "speed" ou "mauvaise descente" dont se plaignent les usagers sont à attribuer à l’abus ou aux prises répétées. Les principaux risques concernent une consommation excessive et des teneurs très aléatoires en MDMA allant de quelques milligrammes à 150 mg, la moyenne se situant autour de 40 mg7.
De nombreux médicaments sont parfois vendus pour de l’ecstasy. Les plus fréquents sont des antipaludéens, corticoïdes, hypotenseurs, bétabloquants, antiparkinsoniens, mais aussi des antidépresseurs et sédatifs divers qui peuvent entraîner effets psychoactifs, malaises, interactions avec troubles divers (liste disponible sur le site de l’OFDT). Lors des teknivals, on trouve de nombreuses boites vides de Nivaquine®, Celestamine®, Effexor®, Lepticur®, Defanyl®, Celectol®, Loftyl®... qui toutes ont la particularité d’avoir des logos pouvant laisser penser qu’il peut s’agir d’ecstasy. Le "testing" des ecstasy au réactif de Marquis, parfois pratiqué, n’est pas un indicateur fiable mais il peut donner des informations présomptives sur la présence éventuelle de MDMA et/ou analogues. Il faut savoir que les procédés de fabrication clandestins sont souvent tellement sommaires et bâclés qu’il en résulte de nombreux intermédiaires de synthèse dont nul ne connaît les effets à long terme. Le danger de l’apparition d’un produit "loupé" avec un potentiel plus toxique ne peut être totalement exclu.
La MDMA en poudre ou cristaux est réputée plus "pure". Cependant, si elle passe par de nombreux intermédiaires, elle se retrouve de plus en plus coupée avec du paracétamol et/ou de la caféine.

Speed et amphétamines
Plus de la moitié du total des saisies d’amphétamines en 2007 contenaient moins de 10% de la drogue, et on en trouve souvent encore moins dans les échantillons d’usagers (5% env.). La caféine est le produit rajouté le plus souvent (env. 60% des cas), mais on trouve aussi du paracétamol. Le "speed gras" contient généralement de la stéarine dont on fait les bougies. Il est parfois simplement constitué de mastic pour fenêtre roulé dans de la chloroquine (pour l’amertume) avec parfois un soupçon de vrai speed afin de leurrer le test de Marquis.
En dépit des alertes de quelques cassandres, les amphétamines apparentées à la méthamphétamine (ice, crystalmeth, yaba...) n’ont jamais émergé de façon significative dans l’hexagone... mais certains ont payé très cher du sel d’alun, voire du gros sel, vendu pour du "crystal".

Cocaïne
"Végétale ou Synthétique ?"
La "qualité" de la cocaïne semble en baisse constante depuis quelques années selon les dires des consommateurs ainsi que les analyses des saisies. En 2006, les échantillons collectés dans le cadre de Sintes auprès d’usagers en région parisienne révélaient une pureté de 20% à 30%. Les chiffres STUPS de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) en 2007 indiquent une teneur moyenne de 10% à 30% dans les saisies de moins de 1 kg8. Les "képas" de 1 gramme vendus dans la rue en contiennent souvent moins de 10%. Le reste est de plus en plus composé de phénacétine9 (50% des cas environ), diltiazem, caféine, hydroxyzine, levamisole (en augmentation importante), lidocaïne, procaïne, paracétamol... et sucres divers.
Régulièrement des alertes sanitaires informent de la circulation de produits dangereux tels que la cocaïne coupée à l’atropine qui entraîna, entre 2004 et 2006, de nombreux troubles sérieux et des dizaines d’hospitalisations en urgence. Des usagers affirment qu’il y aurait de plus en plus de cocaïne synthétique sur le marché. Cela est un non sens, car la synthèse de la cocaïne, théoriquement possible, nécessite des moyens qui rendraient son prix considérable. La "synthé" est souvent un composé de phénacétine, lidocaïne, et autres substances à la texture un peu cristalline, éventuellement aromatisées à la cocaïne.

Jusqu’à 50000 euros de bénéfice par kg
La perception de la qualité de la cocaïne est très subjective et fortement modulée par des consommations répétées, l’association avec l’alcool10 ou d’autres substances psychoactives, ainsi que par les contextes d’usage.
Si certains adultérants sont ajoutés dans les pays de production, la phénacétine est souvent d’origine hispanique, ce qu’attestent les nombreuses saisies du produit dans ce pays et dans le sud de la France. On la trouve facilement sur internet pour moins de 100 euros le kg. Le choix entre ces produits de coupage semble essentiellement dicté par leur disponibilité dans les pays de production, transit et stockage, et non pour contrebalancer des effets secondaires spécifiques de la cocaïne comme on l’a parfois laissé entendre. En 2009, le kilo de cocaïne pure à 60%-70% vaut environ 32000 euros aux Pays-Bas. Les mêmes fournisseurs proposent la lidocaïne à 1200 euros le kg. Un kg de cocaïne rallongé avec 1,5 kg de lidocaïne (proportion fréquente)=2,5 kg d’une cocaïne à 20%-30% vendue 35-40 euros le gramme (bénéfice direct : 50000 euros) aux intermédiaires et détaillants qui la recoupent encore, en général, et la revendent à 50-60 euros le gramme. Le teneur finale se situe entre 5% et 20% en moyenne.

Crack et "free-base" ne sont pas des indicateurs fiables
Nombre d’usagers pensent que la procédure de "free-basing" à l’aide de bicarbonate ou d’ammoniaque serait un indicateur fiable pour vérifier la qualité de la cocaïne. Ainsi, des revendeurs qualifient parfois leur produit de "0,8" ou "0,9", chiffres censés correspondre au degré de pureté (80% ou 90%) attesté par le "free-basage" qui éliminerait tous les ingrédients autres que la cocaïne. Le procédé élimine en effet les sucres et certains adjuvants, mais pas du tout lidocaïne, procaïne et analogues, ni caféine, qui se retrouvent dans le résultat final.
Vendu à la sauvette, le petit caillou de crack se prête facilement à toutes les impostures De nombreux usagers et revendeurs témoignent de "galettes" coupées au savon, à la cire à bougie ou à des médicaments au goût amer. Quelquefois, il n’y pas du tout de cocaïne.

Héroïne, Rabla
En France, l’héroïne base de couleur marron ("Brown, Rabla...") est plus disponible et sensiblement moins chère que la "blanche" (chlorhydrate d’héroïne) qu’on trouve néanmoins dans quelques quartiers franciliens. Parfois réputée de "meilleure qualité", la "blanche" est aussi plus facile à couper avec n’importe quelle poudre blanche. Mais quelle que soit la variété, ni la couleur ni l’aspect ne peuvent laisser présager raisonnablement de la qualité. Les deux tiers environ de l’héroïne marron ou "héroïne base" saisie en 2007 contenaient moins de 10% d’héroïne. Le reste est principalement de la caféine (proportion moyenne : 27%) et du paracétamol. L’héroïne marron étant à l’origine généralement destinée à être fumée, la caféine est son adjuvant obligé, car elle renforce très sensiblement les effets de la drogue en favorisant son passage à travers les poumons. Dans 90% des cas, on trouve aussi des quantités importantes de paracétamol (mélangé dans une proportion de 47% en moyenne), de la griséofulvine, des sucres divers et quelquefois des barbituriques. Aux Pays-Bas, les gros dealers (au kg) proposent un mélange de paracétamol et de caféine appelé "héroïne morte"11, destiné à recouper une drogue contenant de 10% à 30% d’héroïne base12. Pour un semi-grossiste, le prix de revient, après coupage, peut se situer entre 1 à 5 euros le gramme. On imagine facilement les bénéfices réalisés à chaque étape par les différents intermédiaires pour arriver à un produit revendu 40 à 50 euros la bombonne (env 0,8 g) contenant souvent moins de 5% d’héroïne.
Récemment, plusieurs overdoses liées à une héroïne contenant de l’aprozalam (Xanax®), un anxiolytique, ont défrayé la chronique. Ce type de médicament peut potentialiser les effets de l’héroïne, mais dans les cas concernés il s’agissait d’une héroïne (blanche) pure à 30%-40%, chose plutôt inhabituelle dans le cadre de la vente au détail. L’aprozalam n’était pas vraiment en cause.

L’arnaque, une fatalité ?
Cet article laisse entrevoir combien le sujet est vaste et complexe. Sous-tendu par d’énormes enjeux financiers impliquant d’innombrables protagonistes, les enjeux dépassent largement le seul cadre sanitaire. Chaque étape de "la coupe" génère un bénéfice appréciable. Le consommateur final paye généralement très cher le mélange de sucre et de médicaments divers aromatisé à l’héroïne ou à la cocaïne censé lui procurer quelques sensations dont l’intensité est souvent hypothétique. Et très étonnamment, il semble se résigner, trouvant cela "normal". N’est-ce pas-là une des propriétés les plus incroyables de ces produits appelés "drogues" ?
Au-delà de leurs effets psychoactifs, les drogues, marchandises illégales et "mythiques", ont l’extraordinaire capacité de faire accepter la soumission docile à l’arnaque perpétuelle comme une fatalité. Et ceci pour le plus grand profit des mafias.

 

Un peu d’histoire

De nombreux documents historiques témoignent de pratiques frauduleuses concernant les drogues. Dans la Rome antique, l’historien Pline et d’éminents médecins tels Galien et Andromachus déploraient déjà l’adultération de l’opium. Les fameuses thériaques pouvant comporter, en plus de l’opium, une centaine d’ingrédients, les médecins se préoccupaient de la qualité et des falsifications fréquentes. A certaines époques, les apothicaires durent préparer la thériaque publiquement, en présence de superviseurs assermentés afin d’éviter la fraude.
Les bulletins et traités de pharmacie du XIXe siècle sont remplis d’anecdotes et de mises en garde au sujet de la fraude à l’opium. Mais les progrès de la chimie permettent de doser la teneur en alcaloïdes et d’enfin garantir une qualité constante. Dans l’Indochine coloniale française, où la Régie générale de l’opium a diversifié ses fournisseurs, la fraude est un problème endémique. Le problème se pose de façon encore plus subtile après la découverte et la production industrielle de morphine. Dès les années 1840, les grossistes allemands exportent de la morphine largement rallongée au sucre, à la mannite ou à la salicine, que certains pharmaciens et droguistes diluent encore. De la "belle époque" jusqu’aux "années folles", articles et documents évoquent "la coco" généreusement coupée aux produits les plus divers (bicarbonate, amidon, acide borique, antipyrine, bismuth, talc, saccharine...). Le phénomène semble aussi vieux que l’existence des drogues et d’autant plus important que celles-ci sont chères, rares, clandestines et recherchées.

De l’usager revendeur aux usagers

Au fur et à mesure des prises, la cocaïne entraîne rapidement des tolérances importantes. Au cours d’une soirée, la quantité consommée doit rapidement être augmentée pour obtenir les mêmes effets psychoactifs... qui durent de moins en moins longtemps. Il devient alors de plus en plus difficile d’évaluer la qualité de la drogue. Certains ne se privent pas d’en profiter. Et un même vendeur peut vendre au cours d’une soirée une drogue dont la qualité sera de plus en plus altérée au fil des heures (surtout si lui-même consomme beaucoup). Les consommateurs attribuent facilement la diminution des effets à leur tolérance et aux mélanges l’alcool, cannabis et autres produits.

Indications sommaires et glossaire des produits cités

De nombreux médicaments employés comme produit de coupe sont potentialisés par l’alcool et peuvent avoir une interaction avec divers traitements mais aussi avec d’autres drogues et produits.

Bicarbonate de soude : poudre cristalline à base de craie, sel ou natron. Employé pour de multiples usages : nettoyant ménager, dentifrice, désodorisant... On connaît peu ses effets à long terme lorsqu’elle est injectée.

Caféine : principe actif stimulant du café. A hautes doses peut causer des malaises, tachycardies, angoisses. On la trouve parfois combinée à certains médicaments pour la douleur, problèmes respiratoires...

Celestamine : antihistaminique utilisé pour traiter les allergies. Risque de somnolence (fortement majoré par l’alcool). Suivant le dosage, les comprimés sont bleu clair, rose ou jaune.

Cellulose : substance généralement issue de bois 100 % naturel. Ses propriétés par voie intraveineuse sont inconnues.

Choloroquine (Nivaquine®) : utilisée dans le traitement du paludisme. Toxique pour le coeur au-delà de deux grammes. Peut entraîner vomissements, troubles nerveux... La dose mortelle n’est que de 5 grammes. Poudre blanche extrêmement amère, elle contribue à couper héroïne et cocaïne.

Diltiazem : utilisé pour certaines affections du coeur (angine de poitrine) et troubles de la tension.

Griseofulvine : antibiotique et antifongique utilisé pour traiter certaines infections. Peut entraîner des maux de tête.

Hydroxyzine : antihistaminique et dépresseur important du système nerveux central. Prescrit comme anxiolytique (Atarax®) et dans le traitement de certaines allergies. Cas de nécroses et de troubles divers lorsque le produit est injecté à hautes doses.

Inositol : autre nom de la vitamine B7.

Lanoline : graisse, extraite du suif de mouton, employée pour traiter les cuirs. Fumée, elle pourrait présenter des risques de cancer.

Levamisole : antiparasitaire intestinal. Il pourrait causer des troubles allergiques et neurologiques à hautes doses.

Lidocaïne : anesthésiant de surface utilisé par les dentistes (Xylocaïne®), on la retrouve dans nombre de pastilles pour la gorge, crèmes anesthésiantes... Injectée ou sniffée, peut entraîner des troubles cardiaques. "Gèle" fortement les gencives lorsqu’on la goûte.

Mannitol : sucre d’origine naturelle utilisé dans certains traitements rénaux et dans la fabrication de bonbons et médicaments à sucer. "Rafraîchissant" au goût, il renforce la sensation de "froid" sur les muqueuses lorsqu’il est ajouté à la cocaïne.

Paracétamol : couramment utilisé en traitement de la douleur, de fièvre... Doliprane®, Dafalgan® et des dizaines de spécialités contiennent du paracétamol. Au-delà de 3 grammes, il devient toxique pour le foie (attention en cas d’hépatite) et les reins.

Phénacétine : produit vaguement apparenté au paracétamol. N’est guère plus utilisé dans un cadre médical à cause des risques d’affections rénales.

Procaïne : anesthésique local de moins en moins utilisé car remplacé par la lidocaïne. Toxique à hautes doses.

Sel d’alun : matériau d’origine minérale ressemblant à du cristal de roche et utilisé comme régulateur de la transpiration, hémostatique et pour fabriquer certaines peintures.

Stéarine : poudre grasse fabriquée à partir du suif animal qui sert surtout à la fabrication de bougies.

Liens recommandés
Publication de la DEA sur les saisies les plus "stupéfiantes", procédés inhabituels, coupages surprenants...
Une mine d’informations intéressantes :
www.justice.gov/dea/programs/forensicsci/microgram/
Chiffres clefs :
www.ofdt.fr/ofdtdev/live/publi/dce/dce09.html
Notes d’information Sintes :
www.ofdt.fr/ofdtdev/live/donneesnat/notes.html



 1 Par "adultération" nous entendons "coupage" volontaire
 2 Système d’identification national des toxiques et substances
 3 Tendances récentes et nouvelles drogues
 4 Réactif de Marquis : mélange de formol et d’acide sulfurique dont la fabrication est délicate. Disponible sur Internet sous le nom d’Eztest
 5 Une recherche exhaustive avec dosages coûte au minimum 500 euros, contre 70 euros environ pour une recherche classique
 6 THC : Tetrahydrocannbinol, le principe psychoactif du cannabis. La teneur moyenne dans la résine de cannabis tourne autour de 10%, mais certains virtuoses de l’autoproduction obtiennent des résines avec des taux nettement plus élevés
7 Une dose de 1 mg/kg, soit 70 mg en moyenne, provoque généralement des effets que les consommateurs peuvent qualifier de "satisfaisants"
8 Ces données sont à relativiser car elles comptabilisent également les saisies opérées aux Antilles et en Guyane, où la cocaïne est sensiblement moins chère et de "meilleure qualité"
 9 Voir l’alerte sanitaire de l’OFDT :
www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_071129_phen.pdf
10 La consommation associée de cocaïne permet de mieux "tenir" l’alcool mais entraîne la production de cocaéthylène, un métabolite qui renforce les effets stimulants et euphorisants de la drogue, mais également la toxicité hépatique
 11 Il s’agit d’une poudre beige qui a vaguement l’aspect et le goût amer de l’héroïne vendue environ 800 euros le kg. Certains affirment qu’il s’agit d’héroïne venant du Pakistan mais "loupée" par les fabricants. En réalité elle ne contient pas du tout d’héroïne
 12 L’héroïne base est en général coupée par les fabricants sur les lieux de production (Afghanistan, Pakistan) et contient rarement plus de 30% de drogue en arrivant, en gros, en Occident