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Course contre la montre à lONU
Les négociations internationales en vue dune déclaration commune sur la nouvelle stratégie pour les dix ans à venir de lONU en matière de lutte contre la drogue, prévue pour la mi-mars, étaient au point mort fin janvier, selon le Guardian. Les négociateurs américains continuent en effet de camper sur la ligne Bush, explique le quotidien britannique, refusant que la notion de réduction des risques soit incluse dans la déclaration, comme le demandent les représentants des pays de lUnion européenne avec lappui du Brésil et dautres pays dAmérique du Sud, de lAustralie et de la Nouvelle-Zélande. Toute la question est de savoir si un changement dinstructions de la nouvelle administration américaine, plus "libérale" - linterdiction dutiliser des fonds fédéraux pour les programmes déchange de seringues a déjà été levée par le président Obama - arrivera assez tôt pour obtenir un consensus avant la mi-mars.Des députés UMP veulent classer la BHD comme "stupéfiant"...
Dans un rapport rendu public début février, un groupe de députés UMP a proposé de classer la buprénorphine haut dosage comme stupéfiant pour lutter contre un "trafic important qui coûte cher à la sécurité sociale", ce qui constituerait "un signal fort envers les usagers et les trafiquants".
Les députés proposent aussi des campagnes de prévention avant la classe de 6e, une consultation obligatoire pour chaque jeune de 16 ans "afin de repérer lusage de drogues et de proposer, le cas échéant, une solution appropriée", ainsi que le développement des communautés thérapeutiques.
Cinq associations de RdR (AFR, Anitea, MDM, Asud et Aides) ont immédiatement réagi, protestant dans un communiqué contre lidée de classer la BHD comme stupéfiant. Selon Pierre Chappart, dAsud, cela aurait pour premier effet "dexclure les usagers les plus précaires du système de soins".... pas lAcadémie de pharmacie
Au même moment, lAcadémie nationale de pharmacie se prononçait dans son rapport... pour le maintien du statut actuel de la buprénorphine alors quelle avait jusqua présent toujours été favorable à sa classification comme stupéfiant. Elle souhaite aussi que la BHD puisse être prescrite aux urgences, parce quelle "peut être considérée comme un traitement durgence du manque".
Elle se déclare également "attentive" à dautres options thérapeutiques, en particulier à lhéroïne "comme traitement de substitution en milieu médicalisé". Dans un communiqué commun, Asud, Safe et lAFR se sont félicités de lévolution de la position de lAcadémie de pharmacie.La RdR inscrite dans la loi suisse
Les citoyens suisses ont voté à 68%, le 30 novembre 2008, en faveur dune modification de la loi sur les stupéfiants de 1951 afin dy intégrer la politique dite des "quatre piliers" (prévention, thérapie, réduction des risques et répression) mise en oeuvre depuis 1994, et qui comporte entre autres la prescription médicale dhéroïne aux usagers de drogues les plus dépendants. En revanche, un texte proposant la dépénalisation de la consommation de cannabis a été rejeté par 63,2% des votants.La nicotine pas addictive ?
Sans être associée à certains composants du tabac, la nicotine nest pas addictive : cest le résultat des nouvelles recherches menées par Jean-Pol Tassin et des chercheurs du CNRS publiées le 21 janvier dans lédition avancée en ligne du Journal of Neuroscience. Dans ce nouveau travail, léquipe de chercheurs montre que cest lassociation de nicotine avec dautres produits contenus dans le tabac, notamment des inhibiteurs de monoamine oxydases (IMAO), qui entraîne le découplage des systèmes noradrénergiques et sérotoninergiques, découplage qui semble responsable des processus daddiction. Cette découverte expliquerait également pourquoi les substituts à la nicotine utilisés dans le sevrage tabagique sont inefficaces à long terme.La méthadone "sèche" au palmarès de Prescrire
La méthadone en gélules est lun des trois seuls médicaments cités au palmarès de la revue Prescrire pour lannée 2008, qui lui a également attribué une "palme du conditionnement".
"Il sagit dune nouvelle forme pharmaceutique, attendue, pour une substance ayant une balance bénéfices-risques bien connue et nettement favorable, estime la revue. Malgré un conditionnement particulièrement bien adapté des gélules de méthadone, il demeure, en France, des contraintes importantes en termes de conditions daccès."La kétamine progresse outre-Manche
La consommation de kétamine, un anesthésique utilisé en clinique humaine et vétérinaire, particulier par ses effets dissociatifs et hallucinogènes, a progressé de 10% en 2008 au Royaume-Uni, selon les données du British Crime Survey, et serait en passe de prendre le pas sur la cocaïne parmi les usagers récréationnels, selon certains experts britanniques. Martin Barnes, un responsable de DrugScope, sest inquiété dans The Independant de laugmentation des doses utilisées et de la prise du produit par injection, et particulièrement du fait que les risques liés à la kétamine (son utilisation à forte dose peut entraîner un coma et une dépression respiratoire, surtout quand elle est associée à lalcool) sont nettement sous-estimés, notamment chez les jeunes, pour lesquels il sagirait dune drogue "sûre". Autre élément qui risque de favoriser la diffusion du produit, la chute de son prix de 30 à 20 livres le gramme en trois ans.