Avant-propos

par Nacer Lalam

Jeunes issus des quartiers de relégation, rasta accroché à son joint...: telles sont les images auxquelles est souvent associé le cannabis. Stigmatisantes et parfois caricaturales, ces associations sont réductrices et ne reflètent guère la diversité des activités liées au cannabis qui dépassent les frontières sociales, spatiales et générationnelles. En tant que stupéfiant le plus répandu, ses marchés font preuve d'un dynamisme qui explique grandement la stabilité de l'approvisionnement. Certes, en amont, le cannabis cultivé au Maroc gagne d'année en année du terrain et garantit des stocks renouvelés. Mais en aval, les trafics ne sont pas en reste puisqu'ils font preuve d'une capacité d'adaptation dans un environnement sociétal plutôt instable marqué par des changements politiques intempestifs, l'essoufflement économique et la précarisation sociale.